C’était la rentrée, avant-hier, aux arènes d’Arles. Veste noire, chemise blanche, chapeau, cigare pour ces messieurs, dames en variations Lacroix maintenant que le maître a fermé boutique, enfants et adolescents tentant une évolution street-wear mais la rigueur vestimentaire est à la mesure de l’événement. Arles défend son patrimoine tauromachique, les aficionados les yeux couleur sable et sang, prêts à porter l’épée contre les anti-corridas qui secouent les provinces espagnoles, les moins fervents l’œil précisément sur leur tiroir-caisse.
Dans l’arène, rien ne pesait bien lourd. Six toros sans allant, perdant tempérament et parfois sabot au mitan de la course, désespérant. En face de ces égarés, trois toreros de faible relief : Marco Leal, prenant alternative des mains d’El Juli, dernier venu de la lignée Leal, corps ferme, vigueur de jeune premier, technicien d’arène sympathique. Après lui, vient El Juli qui s’en tira à bon compte, trois oreilles à l’escarcelle, sans qu’on ait envie de le porter en triomphe. A nouveau, comme en chaque rentrée, il faut s’y faire, Sébastien Castella déçut. Le feu-follet, qui nous fait cavaler de Paris à Arles et retour, avait le toro ailleurs. Ni feu, ni flamme dans son toréo. Décevant.
Féria de Pâques, Arles, jusqu’au lundi 5 avril 2010.