Archive de la catégorie ‘Politique’

M’as-tu vu ? Episode 49

Samedi 12 juin 2010

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Jean-Christophe Rufin © Stéphane de Sakutin

A lui aussi, la Sarkozye aura tout donné – un prestigieux poste d’ambassadeur au Sénégal, illustration de la nouvelle diplomatie française, à l’heure de l’heureuse ouverture kouchnerienne – et soudain, au nom des intérêts supérieurs de la France en Afrique et à la manière de ce pauvre monsieur Bockel, tout repris. Ne le plaignons pas non plus, peut-être qu’à partir du 30 juin, date à laquelle il a décidé « unilatéralement de quitter ses fonctions », ses collègues du Quai Conti auront le plaisir de le croiser davantage aux séances du dictionnaire de l’Académie Française. La politique africaine de la France se fait à l’Elysée, Monsieur Rufin ! Le vice-président Guéant la dirige d’une main de fer, sans le moindre gant de velours, entouré de ses émissaires attitrés, Robert Bourgi entre autres.
Le président Wade n’en pouvait plus de ce serviteur de l’Etat français, épris des nobles valeurs d’égalité, de fraternité et de liberté. Il aurait encore eu cette phrase malheureuse au détour d’une télégramme diplomatique, à propos d’investissements supplémentaires demandés par le président sénégalais sans exigeance de réformes démocratiques. Tout crédit octroyé reviendrait à « fournir à un toxicomane la dose qu’il demande, mais qui le conduit un peu plus sûrement vers sa fin ». Wade père et fils n’ont pas aimé, le téléphone a sonné à l’Elysée. On a proposé au turbulent ambassadeur de diriger l’ »Institut français », la nouvelle agence de promotion de la culture française à l’étranger. Il a refusé, faute de crédits et de prestige suffisant. Las, rupture des négociations, ces jours-ci, alors qu’on célèbre de par le continent le 50e anniversaire des Indépendances africaines : l’ambassadeur Rufin sera remplacé à la fin du mois par un vieux routier du continent africain Nicolas Normand. Fini de jouer les Paul Claudel, retour au macadam parisien, avec une furieuse envie de flinguer du Sarkozy, semble-t-il…

Affaire David Laws : the man I love…

Vendredi 4 juin 2010

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David Laws © Stefan Rousseau / AP

Des photographies cruelles dans la presse anglo-saxonne qui, en quelques heures, font le tour du monde. David Laws dans la cage aux folles. Nommé au Trésor, dans le nouveau cabinet Cameron – Clegg, il n’aura fait qu’un tour de piste. Une courte de semaine à « dégraisser le mammouth », avant de tomber par ses propres contradictions. A Londres, on ne tolère de pareils scandales sans être prié de démissionner. Il s’est exécuté, puis s’est expliqué. Il aime un homme. James Lundie. Son visage apparaîtra, lui aussi. Il a couvert par ses notes de frais une vie sans coming out possible. Désespérant.

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David Laws and James Lundie © Julian Simmonds / Getty

Rachida Dati : où sont les clés de la bagnole ?

Samedi 3 avril 2010

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Mme Rachida Dati et la première dame © Sipa

Drôle de République ! On se souvient, commère, de l’anecdote contée par Jacques Séguéla, organisateur providentiel de mariage au sommet de l’Etat. Carla Bruni dans les yeux du président Nicolas Sarkozy, fraîchement divorcé, lui demandant devant quelques courtisans ébahis : « Vous avez une bagnole ? » La suite de l’histoire, on la connaît. Disneyland, mariage, Cap Nègre et Patrouille de France… 
Il se murmure ces jours-ci que le couple Bruni – Sarkozy ait maille à partir avec la fidélité. Quand on sait le palmarès des deux protagonistes, rien n’étonne, mais qu’une autre commère, délicieuse, en la personne de Rachida Dati, s’en mêle, le président voit rouge. Une présence de trop sur les plateaux de télévision au soir des désastreuses élections régionales, une adresse au Président pour lui demander de revenir aux « fondamentaux » de sa victoire de 2007, et Nicolas Sarkozy, vexé, de prendre son téléphone. Non pas pour la virer – c’est déjà fait avec exil de première classe à Bruxelles – mais pour appeler le directeur de la police nationale et priver la péronnelle des derniers signes extérieurs de pouvoir et de proximité avec le Château : portable, officiers de sécurité, chauffeur, et voiture, tout y passe… Au nom, bien sûr, de la maîtrise des dépenses de l’Etat. Pour défaut de commérage, surtout. Le Président a mené son enquête, les services de renseignements ont craché le morceau. Un nom revient : Dati. Rachida débine Carlita, dans les dîners du Tout-Paris, tous les soirs que le jour fait. Prise la main dans le sac Dior, Rachida a piqué sa crise contre le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux, son ennemi de longue date, demandé audience auprès du vice-président Guéant. Rien n’y fait : le Président refuse de la prendre au téléphone. La ligne est sans cesse occupée.

M’as-tu vu ? Episode 47

Jeudi 1 avril 2010

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Carla at home © Claude Gassian

Carlita s’ennuie ? Selon Europe 1, l’enseigne de mode japonaise Uniqlo a convaincu Carla Bruni-Sarkozy de créer une ligne sobre et élégante, a appris jeudi le site de L’Express. La marque devrait ainsi proposer des produits étiquetés « Uniqlo by Carla B. », précise le journal en ligne. « J’ai été séduite par l’idée de créer une ligne qui me correspondait, irréprochable quand je suis en représentation, décontractée quand je suis chez moi », a en outre indiqué la première dame de France dans un communiqué…

M’as-tu vu ? Episode 45

Jeudi 25 mars 2010

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M. et Mme Nicolas Sarkozy à l’Elysée © Annie Leibovitz / Vanity Fair

« Dans une interview au Figaro Magazine de samedi, Carla Bruni-Sarkozy déclare une nouvelle fois « qu’en tant qu’épouse », elle « ne souhaite pas vraiment » que son mari, Nicolas Sarkozy, brigue un second mandat présidentiel en 2012. « Peut-être ai-je peur qu’il y laisse sa santé, peut-être ai-je envie de vivre ce qui nous reste à vivre dans une certaine paix ? (…) Mais, ajoute-t-elle, quelles que soient la situation et les décisions que prendra mon mari, je ferai tranquillement avec ».
(Le Monde, 25.03.10)

Philippe Séguin : un républicain, un vrai

Vendredi 8 janvier 2010

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Philippe Séguin © DR

Il n’y a rien à rajouter à la chronique de Thomas Legrand, toujours en ligne sur le site de France Inter. En trois minutes, avec une belle lucidité, il a fait ce vendredi le portrait politique et spirituel de Philippe Séguin et mieux que cela, éclairé le lien intime fait de respect et d’admiration qui rassemble, aujourd’hui dans les hommages, nombreux observateurs et acteurs de la vie politique. Alain Duhamel le qualifiait de « plus intéressante conscience de droite de la Ve République après le général de Gaulle », d’accord mais l’analyse n’est pas suffisante. Non, ce qui nous lie à Philippe Séguin et qui nous fait regretter sa disparition, c’est cette foi lucide et permanente en la République, ambition plus haute encore que celle d’une « certaine idée de la France ». La République toute simplement comme la plus noble et juste des valeurs. Avec la disparition de Philippe Séguin, la République perd l’un de ses plus imposants gardiens et cela nous attriste, au-delà même d’engagements politiques différents.

Quoi de neuf ? Lionel Jospin ?

Jeudi 7 janvier 2010

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Lionel Jospin © DR

Après la nostalgie Mitterrand, il y aurait-il une nostalgie Jospin ? On croit rêver à lire les commentaires suite à la projection en avant-première du portrait de Lionel Jospin par le documentariste Patrick Rotman qui sera diffusé sur France 2 les 14 et 21 janvier prochains Lionel raconte Jospin. Les quelques extraits qu’on a pu lire dans Le Journal du dimanche ce week-end et les quelques images diffusées hier lors du 20h00 de David Pujadas appelle à la prudence. On y lit, on y voit Lionel Jospin, après quelques déclarations et révélations contenues sur Mitterrand, Chirac, Villepin et son appartenance à l’OCI de Pierre Lambert, esquisser son pas favori avec cette manière faussement « modeste » de s’appliquer le principe, édicté par lui-même, du désormais célèbre « droit d’inventaire ».
Huit ans après le funeste 21 avril, cette morgue mêlée de suffisance reste insupportable. Lionel a beau essayé de critiquer Jospin, Jospin prend à tout coup le dessus. Dans une formule alambiquée, assumant « par définition » l’entière responsabilité de la défaite, il se trouve encore bien des excuses : il a selon lui « surestimé le rejet de Jacques Chirac, surestimé la perception positive de mon bilan, sous-estimé l’impact qu’avait la division de la gauche et sous-estimé le premier tour», jugeant sa campagne « pas assez offensive ». Bref, rien de nouveau sous le soleil… Et, étonnamment, pas le moindre commentaire sur sa tentative ratée de retour à la vie politique lors de l’Université d’été de La Rochelle en août 2006, à quelques jours de la clôture des candidatures pour les primaires socialistes…
Pourquoi alors tant de micros, tant de caméras, ce plan média rondement mené (les bonnes feuilles à L’Obs, l’interview exclusive chez Demorand ce matin et au Grand Journal ce soir), des camarades (Jean Glavany, Martine Aubry, Pierre Mauroy, François Hollande, Pierre Moscovici, Christian Paul, Jean-Paul Huchon sans oublier Daniel Vaillant, Jack Lang et même Robert Hue !) et des commentateurs les larmes à l’œil ? Sans doute parce que ces mêmes socialistes rêvent de retrouver la martingale, emportée par Mitterrand dans sa tombe, perdue en cours de mandat par Jospin. La machine à gagner les élections et à se maintenir au pouvoir !

Lionel raconte Jospin, Le Seuil.

Politique 2009 : en finir avec Benoît Hamon

Mercredi 23 décembre 2009

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Benoît Hamon © Charles Platiau / Reuters

D’un coup de griffe, profitons de cette fin d’année qui aura brillé par son horreur politique pour solder nos comptes avec le terrible Benoît Hamon, qui, avec Frédéric Lefevre, Dominique Paillé, Julien Dray, Benjamin Lancar (les Jeunes Populaires), Jean Sarkozy, le Petit et le Grand Journal de Canal + auront fait tant de mal à la vie politique française.
Gardons avec humeur et humour pour le porte-parole du Parti Socialiste un chien de notre chienne (Baltique ?). Pourquoi ? Ses déclarations minables dans la fièvre de la polémique Polanski / Mitterrand – à décourager le moindre des socialistes, qui tient encore la gouvernance socialiste comme la possibilité d’une société différente, unie et responsable – auront au moins permis de démasquer le politicien manœuvrier et de prendre conscience du profil de la garde montante, acoquinée à Martine Aubry, pas éloignée du rigorisme jospinien sur la question des moeurs, et toujours en tête pour empêcher toute évolution « social-libérale » du Parti Socialiste. Nous n’en étions pas dupe mais ses quelques phrases, à la limite de l’homophobie, et promptes « à livrer aux chiens l’honneur d’un homme » auront anéanti l’estime déjà contrariée qu’on pouvait avoir pour ce jeune camarade désormais sans mandat, puisqu’emporté avec tant d’autres lors des dernières élections européennes. S’il donne des leçons à la terre entière (Soigne ta gauche !), Benoît Hamon ne les applique guère, se maintenant à son poste après sa sévère déculottée européenne, derrière le faiblard Harlem Désir, tête de liste, lui aussi, sans la moindre envergure. On l’annonce désormais aux côtés de l’épouvantable et rocardien Jean-Paul Huchon pour les régionales d’Ile-de-France ! Quelle chance d’avoir les malheureuses Valérie Pécresse et Cécile Duflot en face pour s’assurer des suffrages immérités. On suivra cela de près.

M’as-tu vu ? Episode 44

Samedi 19 décembre 2009

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Michale Mrontz et Guido Westerwelle © Reuters

Le couple de l’année 2009 ? Bien mieux que Johnny Hallyday et sa béquille médiatique de Laeticia ! Michaele Mronz et Guido Westerwelle. Ce dernier est le ministre des Affaires Etrangères de la chancelière Angela Merkel. On craignait que sa situation conjugale ne mette à mal la diplomatie allemande auprès de certains Etats ou dictatures peu ouvertes sur la question des moeurs. Il n’en a rien été. Un avancée ? Ou une nouvelle frilosité entretenue et balayée par les faits ? Ce faisant et dépassant la situation personnelle du ministre, on peut dénoncer et combattre les options politiques du très libéral patron de la deuxième force conservatrice allemande.

Chasse à l’homme, par Eric Fottorino

Dimanche 11 octobre 2009

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Frédéric Mitterrand © Yury Toroptsov / Libération

Frédéric Mitterrand a commis au moins deux erreurs : réagir par trop d’émotion à l’affaire Polanski ; se livrer à des actes sexuels tarifés avec de jeunes prostitués thaïlandais. Aveu qui n’en est pas un puisqu’il figure dans son récit paru en 2005, La Mauvaise Vie, dont la critique salua la force. Il n’est pas simple pour un individu de confesser ses bassesses, et il faut avoir lu le livre – ce qu’à l’évidence n’ont pas fait les esprits vengeurs du moment – pour mesurer la part d’humanité et de remords qui court au long de ces pages suffocantes d’où sourdent malheur et malaise.
Mais soyons précis : dans son texte écrit sans autre contrainte que celle de la sincérité, Frédéric Mitterrand parle d’acte homosexuel, pas de pédophilie ; de relation entre adultes consentants, même si la prostitution, dans le tiers-monde plus qu’ailleurs encore, inclut toujours une sujétion par l’argent. Sur ce tas de faux secrets, certains ont engagé une chasse à l’homme. Avec le Front national et quelques figures socialistes en chefs de meute. Bel attelage en vérité, que celui de l’hypocrisie, de la vindicte et du populisme mêlés. La proie est si tentante. Pensez ! Un ministre d’ouverture, donc faible. Peu considéré à droite, regardé plus que de travers à gauche, pain bénit d’une extrême droite qui veut se refaire à bon compte.
Mais revenons aux faits. Ce livre était-il connu ? Oui. M. Mitterrand a-t-il commis un viol ? Non. L’homosexualité est-elle un crime, un délit ? Pas davantage. Alors ? Alors si le ministre de la culture n’a pas menti sur l’âge de ses partenaires sexuels, le lynchage dont il est la victime est une tache sur tous ceux qui, au nom d’intérêts mesquins, hurlent avec les loups.

Eric Fottorino, Le Monde, le 10 octobre 09

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