« Summer of love » sur Arte, dossiers de plusieurs pages dans la presse écrite, numéro spécial et fac-similé de Rolling Stone, impossible de passer à côté du 40e anniversaire du Woodstock Music Festival and Art Fair, plus connu sous le nom de « Woodstock », le rassemblement de la paix et de l’amour qui eut lieu à Bethel dans l’Etat de New-York, où 450 000 pacifistes et jeunes de toute l’Amérique vinrent écouter Jimmy Hendrix, Janis Joplin, Joe Cocker, Carlos Santana, Joan Baez, Arlo Guthrie en pleine guerre du Vietnam. Trois journées entières dans les prés à se droguer, à faire l’amour et écouter de la musique que beaucoup n’entendirent pas, trop éloignés de la scène.
Woodstock, la fin du mouvement hippie, les beatniks, les premiers babas, plus ou moins cools : un mythe qui dure pour ceux qui étaient, comme pour ceux qui courent après… Libération, dans un dossier dominé par un bon article « historique » d’Eric Dahan, est allé à la rencontre de quelques « vétérans » dont Bobbi et Nick Ercoline. La photographie du couple, enroulé dans une couverture au lever du jour, a fait le tour du monde sur la pochette de l’album-live. Depuis, à chaque anniversaire, ils témoignent, une horde de journalistes à leur trousse. Et le plus étonnant dans l’histoire est qu’ils ne sont pas ceux qu’on attend. « Nous n’étions pas franchement hippies (…) Nous avons réalisé que très tard l’importance de cette escapade pour notre génération ». Cinq amis en goguette, des « gosses de la campagne » – ils vivent à 70 km de Bethel – vont à un festival de musique. Une opération commerciale, à l’origine, dont les organisateurs seront bientôt submergés par l’affluence. Voiture abandonnée à des kilomètres de la scène, du vin et de la bière pour la soif, ils découvrent : « Le vrai spectacle était sous nos yeux, tantôt un groupe improvisait un barbecue, tantôt une couple s’aimait, d’autres chantaient ou dansaient. Woodstock, c’était des moments volés d’intimité partagée ». Ils sont toujours ensemble. Elle vote républicain, faisant une exception pour Obama, lui démocrate. La couette ? Ils l’ont ramassée parmi les sacs à dos, chaussures et autres vêtements abandonnés. Sur la route…
Libération, Aimer Woodstock, 15 – 16 août 2009.
Bobbi et Nick Ercoline © Burk Uzzle