Archive de la catégorie ‘Musique’

M’as-tu vu ? Episode 55

Samedi 7 août 2010

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A day in Gay America : Jake Shears © The Advocate

A découvrir dans le numéro d’août du magazine « The Advocate » et sur le site Internet du journal une série intitulée « A day in Gay America ». Beau reportage sur la diversité culturelle, intellectuelle, sociale et politique des homosexuels aux Etats-Unis. Et parmi eux, le sautillant Jake Shears des Scissor Sisters dont on recommande le récent « Night Work ».

Le site de The Advocate.

Madonna : la réinvention permanente

Samedi 3 avril 2010

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Madonna et Williams Pharrell © DR

Elle chante peut-être, elle danse plus sûrement, entourée d’une escouade de jeunes et éblouissants danseurs hip hop, diablement new-yorkais, customisés Adidas et American Apparel de la tête au pied. Vous me voyez arriver, je me suis encore fait avoir à acheter le nouvel opus « live » de Madonna. Sticky and Sweet Tour. J’avais boudé ses concerts parisiens, après deux expériences assez malheureuses à Bercy. Le coffret m’a fait de l’œil à l’aéroport, il aura finalement bien tenu l’aller Paris-Casablanca. Sur l’écran, une Madonna quinquagénaire, maîtrisant à son allure, donc à l’extrême ce qui fait son longévité : un audacieux culot, doublé d’une intelligence féroce de l’époque, le sens des affaires venant sans doute trois secondes après. Armée, bardée de ces convictions autant spirituelles que matérialistes, elle se donne en scène, enrôlant, bienheureux, les jeunes Pharrell, Timberlake ou Timbaland, et encore Barack Obama au soir de son élection (mémorable séquence à San Diego) à son seul panache. Redoutable et permanente réinvention, on ne se lasse pas d’observer un tel talent à durer. Irrésistible.

Madonna, Sticky & Sweet Tour, CD et DVD Warner Bros.

Le québécois Pierre Lapointe nous revient

Jeudi 1 octobre 2009

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Pierre Lapointe © DR

Trois ans après « La forêt des mal-aimés », l’auteur-compositeur-interprète québécois revient avec son troisième album « Sentiments humains » et c’est une nouvelle réussite, au point qu’il tient l’affiche de la petite Boule noire à Paris pendant près d’un mois. Il faut le voir, il faut l’écouter. Le jeune homme avait du talent, on le savait. Il gagne aujourd’hui en maturité avec une douzaine de chansons élégantes, aux mots choisis, des mélodies qui se font vite jolies rengaines. Elles disent l’amour et ses mystères, mêlant les confessions intimes et cet univers de mystère qui fait la singularité de ce cher Pierre Lapointe. Oui, alors, on est heureux qu’il nous revienne et qu’il soit à nous !

Sentiments humains, Pierre Lapointe.

En tournée dans toute la France et à Paris à la Boule noire, jusqu’au 17 octobre.

Marie France : play it like Bardot

Samedi 19 septembre 2009

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Marie France à Liège © Dominique Houcmant (http://cliketclak.skynetblogs.be)

Comme le songe d’une nuit des années 80. Pour un soir, Marie-France est aux Trois-baudets, chez l’ami Julien Bassouls. Pour un petit récital consacré à Brigitte Bardot. Les amis de Marie France sont dans la salle : Pierre et Gilles, Caroline Loeb, Valérie Lemercier et quantité de vieux garçons très sensibles à la fantaisie de la chanteuse et comédienne qui émut en d’autres temps Marguerite Duras et André Téchiné. Elle chante, Marie France. Les chansons espiègles et ensoleillées de la fille de la Madrague avant qu’elle ne devienne ce monstre xénophobe et raciste. Sans choucroute, mais en petite robe de dentelles, sans vichy mais avec une vraie passion pour celle que Dieu créa. C’est charmant, un peu foutraque, mais plein de tendresse. L’élégant Alain Chamfort la rejoint un temps sur scène. Insouciance des années Palace, Paris nostalgie.

Les finistériens sans rage de Miossec

Samedi 19 septembre 2009

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Christophe Miossec © DR

On s’ennuie un peu à écouter le dernier album de Christophe Miossec. Tout y est bien rangé, bien orchestré, mais ce qui y avait de rugueux, d’âpre et de noir, autrefois, semble avoir disparu pour une mélancolie simple et tranquille au coin de la Pointe Sainte-Mathieu. Finistériens que nous sommes. On attendait un cri mais la rage de Miossec a foutu le camp. Dommage.

Woodstock en trompe-l’œil

Vendredi 21 août 2009

« Summer of love » sur Arte, dossiers de plusieurs pages dans la presse écrite, numéro spécial et fac-similé de Rolling Stone, impossible de passer à côté du 40e anniversaire du Woodstock Music Festival and Art Fair, plus connu sous le nom de « Woodstock », le rassemblement de la paix et de l’amour qui eut lieu à Bethel dans l’Etat de New-York, où 450 000 pacifistes et jeunes de toute l’Amérique vinrent écouter Jimmy Hendrix, Janis Joplin, Joe Cocker, Carlos Santana, Joan Baez, Arlo Guthrie en pleine guerre du Vietnam. Trois journées entières dans les prés à se droguer, à faire l’amour et écouter de la musique que beaucoup n’entendirent pas, trop éloignés de la scène.
Woodstock, la fin du mouvement hippie, les beatniks, les premiers babas, plus ou moins cools : un mythe qui dure pour ceux qui étaient, comme pour ceux qui courent après… Libération, dans un dossier dominé par un bon article « historique » d’Eric Dahan, est allé à la rencontre de quelques « vétérans » dont Bobbi et Nick Ercoline. La photographie du couple, enroulé dans une couverture au lever du jour, a fait le tour du monde sur la pochette de l’album-live. Depuis, à chaque anniversaire, ils témoignent, une horde de journalistes à leur trousse. Et le plus étonnant dans l’histoire est qu’ils ne sont pas ceux qu’on attend. « Nous n’étions pas franchement hippies (…) Nous avons réalisé que très tard l’importance de cette escapade pour notre génération ». Cinq amis en goguette, des « gosses de la campagne » – ils vivent à 70 km de Bethel – vont à un festival de musique. Une opération commerciale, à l’origine, dont les organisateurs seront bientôt submergés par l’affluence. Voiture abandonnée à des kilomètres de la scène, du vin et de la bière pour la soif, ils découvrent : « Le vrai spectacle était sous nos yeux, tantôt un groupe improvisait un barbecue, tantôt une couple s’aimait, d’autres chantaient ou dansaient. Woodstock, c’était des moments volés d’intimité partagée ». Ils sont toujours ensemble. Elle vote républicain, faisant une exception pour Obama, lui démocrate. La couette ? Ils l’ont ramassée parmi les sacs à dos, chaussures et autres vêtements abandonnés. Sur la route…

Libération, Aimer Woodstock, 15 – 16 août 2009.

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Bobbi et Nick Ercoline © Burk Uzzle

Au pays des merveilles de Juliette

Vendredi 24 juillet 2009

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Juliette Gréco © DR

Elle est au calme de sa maison de Ramatuelle. Du moins, c’est ce qu’elle disait il y a trois semaines au Journal du Dimanche dans le commentaire d’une photographie ancienne qui la voyait, jeune, audacieuse, à Saint-Tropez avec les disparus Jacques Chazot et Françoise Sagan. Désormais, loin du soleil, du bruit, des tapages et des fureurs des modes passées, elle se repose. Loin de tout ? Non, sa saison 2009 – 2010 fut à nouveau exceptionnelle : 60 ans de chansons, une collaboration avec Abd al Malik, un nouveau disque « Je me souviens de tout », riche des musiques de Gérard Jouannest et des mots d’Olivia Ruiz, Marie Nimier, Miossec, encore une tournée qui s’est arrêtée début juin au Théâtre des Champs Elysées à Paris. La Gréco, la plus émouvante, de moins en moins chantante, mais de plus en plus vivante par ce phrasé étonnant et ses gestes, en harmonie des piano et accordéon qui l’accompagnent. Un plaisir rare, comme en voie d’extinction, qui laisse les spectateurs en apesanteur. Elle reprend la route à l’automne, ne la ratez pas.

Juliette Gréco, Je me souviens de tout (Universal).

Madonna : les chevaux de retour

Mardi 21 juillet 2009

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Michael Jackson et Madonna à la cérémonie des Oscars en 1991 © DR

Elle est donc désormais seule, le pauvre Michaël Jackson disparu dans un nuage narcoleptique. Elle fut la première à réagir à la mort du roi. La reine était « dévastée » et, dans un communiqué de cinq lignes, n’arrêtait pas de pleurer. La scène de son spectacle peut bien s’effondrer à Marseille, c’est elle qui règne et cela depuis des années. Madonna : pas la meilleure chanteuse du monde, pas la meilleure danseuse, la comédienne, n’en parlons pas. 1980, 1990, 2000, demain 2010 : une quatrième décennie s’ouvrira sur un nouveau disque, un nouveau look, une nouvelle collaboration avec la crème des musiciens internationaux. Encore, des concerts surtaxés, à guichets fermés. 2020 : une tournée d’adieux pour ne se consacrer qu’à la philanthropie, le mot « compassion » au bord des lèvres ? Debbie Harry, Cyndi Lauper, Prince, et tant d’autres… Y-avait-il compétition d’ailleurs ? Non, la « material girl », la starlette MTV en bretelles de soutien-gorge, devenue icône mondiale avait vu juste dès le départ. Durer et se réinventer sans cesse, comme un calendrier perpétuel. Elle tient toujours la rampe, celle de la durée – nous n’avons pas parlé de postérité -, corps d’athlète, mental de sportif de haut niveau, chirurgie esthétique comprise, famille en ribambelle de couleurs comme la revanche de la girl next door. Un rêve américain ?

M’as-tu vu ? Episode 29

Dimanche 12 juillet 2009

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Paris Katherine Jackson entourée de la famille Jackson © AP

La relève Jackson… The show must go on…

Ferran Savall, fils de son père

Dimanche 28 juin 2009

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Ferran Savall © DR

« Mireu el nostre mar » (Regardez notre mer) est un ensemble de pièces diverses qui reflètent ma trajectoire musicale jusqu’à ce jour. D’un certain côté, j’ai voulu redécouvrir et moderniser quelques chansons catalanes traditionnelles, dans l’idée de les rendre populaires et les incorporer de nouveau dans le répertoire des gens, sous un aspect plus moderne, dans un style et un goût musical plus actuel et plus adapté à la société et à l’époque où nous vivons. Je prétends ainsi les réveiller, les revivifier et démontrer que la poésie et la musique de chansons sont totalement d’actualité. »
C’est ainsi et tout est dit du très bel album de Ferran Savall qui, d’un regard à sa belle gueule de catalan, s’est retrouvé sur nos platines. Le fils de Jordi Savall signe un premier disque engageant. Des chansons douces, un air de vivre non sans une mélancolie qui se voudrait heureuse, la poésie d’une voix qui se fait vite quotidienne. A découvrir.

« Mireu el nostre mar », un disque de Ferran Savall (Naïve).

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