Récréation : Patxi à la Boule noire hier soir, flambant baby-rocker, Billy Eliott de la pop française, présentait son nouvel album « Amour carabine ». Public des premiers jours, en total look The Kooples, voix de rocaille à l’unisson d’une bohème tranquille. Sur son tee-shirt, une autre impression néo-rimbaldienne : « lookin’ good but feelin’ sad »…
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Archive de la catégorie ‘Chansons’
Patxi est à Paris
Mardi 28 septembre 2010Claire Diterzi : la demoiselle du Luxembourg
Vendredi 23 juillet 2010La terre entière, rassurons-nous, seulement de France et de Navarre, vient de lui tomber dessus à bras raccourcis — le vénérable Jean Guillou de Saint-Eustache en a même refusé le ruban rouge que le ministère de la Culture, enfin reconnaissant, voulait lui offrir pour ses 80 ans de pontificat. La pimpante Claire Diterzi, après une série d’honnêtes concerts, mis en scène par l’idéal argentin Martial Di Fonzo Bo, pour défendre les couleurs aimables de son concept-album « Rosa la rouge », vient d’obtenir une bourse de résidence à l’Académie de France à Rome, la première artiste de musique « non savante » à intégrer la prestigieuse Villa Medicis. Le père Guillou dénonce : « la chanteuse de chansonnettes a pris la place d’un créateur, alors même que le nombre de places réservées aux musiciens avait déjà diminué ». Tout fout le camp ! Pourtant, difficile de ne pas reconnaître à Claire Diterzi une véritable fibre artistique qui tranche avec bien des chanteuses, jeunes et jolies, de notre époque…
Rosa la Rouge, Claire Diterzi. Un spectacle en tournée dans toute la France.
Les ballades extravagantes de Monsieur Fau
Lundi 28 juin 2010
Michel Fau © Marcel-Hartmann/Contour-by-Getty-Images
Mes jambes, si vous saviez, quelle fumée ! Michel Fau, l’extravagant comparse d’Olivier Py, l’interprètes de toutes ses fantaisies mystiques, était pour quelles dates sur la scène du Théâtre du Rond-Point pour un tour de chant, modeste et sublime. Une revue qualifiée par lui d »‘impardonnable, pathétique et dégradante ». Si, à l’automne, par hasard, le spectacle court les routes de France, ne vous fiez pas à cette publicité mensongère et précipitez-vous. Vous ne serez pas déçu par les improbables numéros menés tambour battant par Michel Fau et ses acolytes Joël Lancelot et Delphine Beaulieu. Michel Fau aime le music-hall et lui rend hommage avec une férocité des plus beaux diables, reprenant aussi bien Piaf, Gainsbourg que Loana ou Carla Bruni en une succession de saynètes drôlissimes. On rit, on s’amuse, l’émotion n’est jamais très loin. Une vraie réussite.
L’improbable revue pathétique et dégradante de Monsieur Fau (compte-rendu).
Ainsi va Françoise Hardy
Samedi 3 avril 2010Un air dans la tête, une jolie mélodie, et un texte empreint de douce mélancolie : la recette est imparable, infaillible et confine au génie quand elle est menée au cordeau par François Hardy et son escorte excelsior : Alain Lubrano le fidèle, Murat, Calogero, Arthur H ou encore la grande Sophie. De valeureux talents pour servir une grande dame de la chanson française, que le public suit fidèlement, sans qu’elle ait besoin de monter sur scène. Juste revenir tous les quatre ou cinq ans avec un nouvel album de vraies chansons qui tourneront longtemps dans les i-Pods.
Françoise Hardy, La pluie sans parapluie.
Arielle Dombasle perdue dans la Cigale
Samedi 27 mars 2010
Arielle Dombasle au Crazy Horse en 2008 © DR
Ce que les années 80 reviennent au galop ! Un naturel exacerbé, miroir heureux de frivolité / futilité, aujourd’hui transformé en noble nostalgie, instants rêvés des derniers feux d’une parenthèse qui fut, c’est vrai, enchantée. Après la mythologie Saint Laurent, voici qu’Arielle Dombasle entre en scène. La Cigale, comble, en liesse, avant même la première note. Des folles, hurlantes, des mémés endimanchées, jolie chemisier de soie blanche, des grosses dames et leurs maris de sortie, et le Tout-Paris à l’orchestre… Pas de cabaret, ni de théâtre rive gauche pour Dame BHL, juste une salle de concert du boulevard Rochechouart pour la délicieuse cocotte, qui, au-delà de tout ce revival, nous intrigue.
Sur son nouvel album « Glamour à mort », elle est, cornaquée par Philippe Katerine, à son meilleur. Le disque « n’a pas rencontré son public ». Marasme de l’industrie du disque ? Désintérêt pour les mimiques de l’égérie rohmérienne ? Inadéquate rencontre avec l’univers sagement déjanté de Philippe Katerine ? Qui sait ? Va pour deux concerts à Paris, histoire de retrouver le public…
On annonçait donc une performance glamour en diable, on eut droit à une prestation low cost, décalée, parfaitement hors sujet de la créature, chaussée Louboutin, entravée dans des costumes impossibles, entourée de trois malheureux mais vaillants musiciens et de deux choristes ridicules, façon Crazy Horse, moulinant à qui mieux mieux. Le vidéo glam show ? Quelques lasers et une resucée de clips promotionnels et d’illustrations hystérico-mystiques que même Mylène Farmer et Laurent Boutonnat désavouraient. On s’en fut, on s’enfuit aux premiers rappels…
Est-ce Saint Laurent qu’on ressuscite ?
Mercredi 17 mars 2010On ne sait plus où donner du Saint Laurent ! Une exposition au Petit Palais, orchestrée par le fidèle Pierre Bergé qui publie chez Gallimard ses « Lettres à Yves », un album photo de Jeanloup Sieff dont la fameuse image de « Saint Laurent naked », des documentaires plus ou moins visibles (le désormais célèbre mais invisible Célébration d’Olivier Meyrou, qui a le tort, entre autres, d’être le compagnon de Christophe Girard, ennemi intime de M. Bergé), une biographie de Marie-Dominique Lelièvre (« Saint Laurent mauvais garçon », Flammarion) qu’elle revendique de ne pas avoir écrit « sous la dictée de Pierre Bergé », un petit livre mode et mal ficelé de Laurence Benaïm (« Requiem pour Saint Laurent », Grasset). Sans oublier le livre disque d’Alain Chamfort et Pierre-Dominique Burgaud (« Une vie Saint Laurent », Albin Michel), qui est sans conteste le travail de création le plus éloquent, le plus sûr de cette déferlante Saint-Laurent. C’est dit justement, chanté délicatement : tout est subtilité et distance heureuse avec la mythologie en cours de construction.
Fille parfaite, risotto aux courgettes
Mercredi 27 janvier 2010Arnaud Fleurent-Didier, nouvelle coqueluche des médias de haute culture ! Le matraquage bien organisé nous mène direct au premier concert qu’il donne place Clichy au Théâtre Méry. Son disque convaincant à défaut d’être furieusement original (juste une rengaine astucieuse et peut-être mesquine, France Culture) ne tient pourtant pas la scène. Il faut être indulgent pour de premiers pas sur scène, bien évidemment, mais on peut aussi se lasser de ces nouveaux chanteurs à la croix de bohème qui font sempiternellement rimer « fille parfaite » avec « risotto aux courgettes », le petit quotidien avec la mélancolie du dandy. Rendu là, on déguerpit prestement avant même le premier rappel.
© DR
Arnaud Fleurent-Didier, La reproduction (CD).
Le québécois Pierre Lapointe nous revient
Jeudi 1 octobre 2009
Pierre Lapointe © DR
Trois ans après « La forêt des mal-aimés », l’auteur-compositeur-interprète québécois revient avec son troisième album « Sentiments humains » et c’est une nouvelle réussite, au point qu’il tient l’affiche de la petite Boule noire à Paris pendant près d’un mois. Il faut le voir, il faut l’écouter. Le jeune homme avait du talent, on le savait. Il gagne aujourd’hui en maturité avec une douzaine de chansons élégantes, aux mots choisis, des mélodies qui se font vite jolies rengaines. Elles disent l’amour et ses mystères, mêlant les confessions intimes et cet univers de mystère qui fait la singularité de ce cher Pierre Lapointe. Oui, alors, on est heureux qu’il nous revienne et qu’il soit à nous !
Sentiments humains, Pierre Lapointe.
En tournée dans toute la France et à Paris à la Boule noire, jusqu’au 17 octobre.
Marie France : play it like Bardot
Samedi 19 septembre 2009
Marie France à Liège © Dominique Houcmant (http://cliketclak.skynetblogs.be)
Comme le songe d’une nuit des années 80. Pour un soir, Marie-France est aux Trois-baudets, chez l’ami Julien Bassouls. Pour un petit récital consacré à Brigitte Bardot. Les amis de Marie France sont dans la salle : Pierre et Gilles, Caroline Loeb, Valérie Lemercier et quantité de vieux garçons très sensibles à la fantaisie de la chanteuse et comédienne qui émut en d’autres temps Marguerite Duras et André Téchiné. Elle chante, Marie France. Les chansons espiègles et ensoleillées de la fille de la Madrague avant qu’elle ne devienne ce monstre xénophobe et raciste. Sans choucroute, mais en petite robe de dentelles, sans vichy mais avec une vraie passion pour celle que Dieu créa. C’est charmant, un peu foutraque, mais plein de tendresse. L’élégant Alain Chamfort la rejoint un temps sur scène. Insouciance des années Palace, Paris nostalgie.
Les finistériens sans rage de Miossec
Samedi 19 septembre 2009
Christophe Miossec © DR
On s’ennuie un peu à écouter le dernier album de Christophe Miossec. Tout y est bien rangé, bien orchestré, mais ce qui y avait de rugueux, d’âpre et de noir, autrefois, semble avoir disparu pour une mélancolie simple et tranquille au coin de la Pointe Sainte-Mathieu. Finistériens que nous sommes. On attendait un cri mais la rage de Miossec a foutu le camp. Dommage.