Comment en sommes-nous arrivés là ? A ces beaux miroirs ? A l’habitude, par un mauvais chemin. Chaque mois, l’écrivain américain Bruce Benderson livre à Têtu un Journal d’un goujat, bien nommé et parfois peu inspiré, où il est question, pêle-mêle, de ses conceptions variantes sur son propre monde. A se demander souvent pourquoi Pierre Bergé, le propriétaire, lui offre un tel pignon ? Passons. De quoi était-il question ce double-mois-ci ? D’un jeune photographe, flanqué, le pauvre, d’un terrible sparadrap « le-compagnon-de-michael-stipe-le-chanteur-de-r.e.m. ».
Peu instruit de sa musique et de l’impact de ce compagnonnage, on le ravala. Sauf qu’au moment de tourner la page, il s’en fut quand même du talent du photographe, assez ajusté pour vous faire prendre en pleine figure l’émotion bleu acier du regard suspendu et du visage d’un jeune homme roux, tout droit sorti de sa douche. Magnifique. On déchirait la page, en se promettant d’y revenir un jour.
Ce jour, c’était hier à découvrir le site et blog de Thomas Dozol et à parcourir par ailleurs les quelques interviews données par le photographe, né en France (Cannes) et heureux d’une carrière débutante entre Paris, New-York et Athènes. A le lire, timide et humble face à son quotidien de créateur, à observer ces images riches d’obsessions masculines, d’instincts sensibles ou géométriques, entre nus au bord de la pudeur et furieuse élégance, on lui trouvait un vrai intérêt et une grande profondeur, loin des inepties débitées par le navrant Benderson, perdu, lui, dans la contemplation de sa petite mare.
Que faire alors ? Découvrir au plus vite son blog et espérer qu’après Atlanta et New-York, ses premières expositions (dont I’ll be your Mirror au titre emprunté judicieusement au Velvet Underground) soient visibles à Paris…
Lire :
- Le blog de Thomas Dozol.
Voir encore :
- The Selby.
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