David Wojnarowicz : chambres séparées (2)

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© David Wojnarowicz

David Wojnarowicz (1954-1992), de bruit comme de fureur. De lui, que sait-on vraiment ? Deux livres dont l’important « Au bord du gouffre » ont été réédités en 2004 aux Editions Laurence Viallet.
Enfant battu et maltraité, David Wojnarowicz s’enfuit à New York, découvre son homosexualité, vit dans la rue, subsiste grâce à la prostitution occasionnelle. Il traverse les États-Unis en auto-stop. Dans les années 80, il est de ces figures de l’East Village new-yorkais, reconnues pour ses talents multiples (photographe, vidéaste, peintre, sculpteur et écrivain, performer) mais si difficiles à définir. Touche-à-tout inspiré, son cri de rage et d’outrage contre le sida fera date.
On le découvre aussi dans les tableaux photographiques éblouissants de beauté de son compagnon Peter Hujar. Avec lui, il partage le goût de l’image et de la littérature… avec un engagement politique beaucoup plus fort, contestant les fondements de la société américaine. Le philosophe Félix Guattari le présentait ainsi : « C’est parce que l’œuvre créatrice de David Wojnarowicz procède de toute sa vie qu’elle a acquis une pareille puissance. Alors que tout semble dit et redit, quelque chose émerge du chaos de David Wojnarowicz qui nous place devant notre responsabilité d’être pour quelque chose dans le cours du mouvement du monde. » En écho, à cette pensée, son attachement à la figure et à la poésie d’Arthur Rimbaud, qu’il figure dans une série photographique que l’on peut voir à Arles dans l’exposition « I’m a cliché » : une balade comme une fuite dans un New-York d’amour et de désolation, où l’artiste a pour la performance les traits grimés du poète français.

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Untitled (Buffalo), 1988-89 © David Wojnarowicz

David Wojnarowicz, in « I’m a cliché, échos de l’esthétique punk », exposition aux Rencontres d’Arles, ateliers SNCF, jusqu’au 19 septembre.

The estate of David Wojnarowicz / Gallery PPOW

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