© Lea Golda Holterman
Avant-dernière station de notre virée arlésienne. Si vous avez vu le film « Tu n’aimeras point » de Haim Tabakman, vous y êtes. Jérusalem. Un monde d’hommes, entièrement tournée vers la religion, dont les rites s’ancrent dans une réalité quasi-millénaire. De jeunes juifs orthodoxes se baignent. Lea Golda Holterman, lauréate du Photo Folio Review and Gallery 2009, les saisit avant ou après le bain, au moment où ils ôtent ou retrouvent leurs sévères costumes et chapeaux noirs. Des garçons, adolescents ou jeunes adultes pour la plupart, en pareils situation et appareil, c’est déjà une gageure, pour une femme, qu’ils acceptent de poser devant son objectif mais la photographe, né à Tel Aviv en 1976, va plus loin. Elle parvient à pénétrer dans les maisons et dans les chambres pour photographier ces mêmes garçons dans un état d’abandon et de langueur qu’on imagine impossible pour eux. Ce sont alors des corps vibrants, sensibles qui se dessinent dans le creux d’une chemise entrouverte. Une exquise attitude, à la lisière du plaisir et plus encore du charme, que Lea Golda Holterman vole à ses monstres de rigueur. La pudeur demeure dans les regards, mais les corps, d’un geste, se libèrent. A peine croyable, car à peine crédible, mais pourtant réel, et partant bouleversant.
Lea Golda Holterman, Orthodox eros, Rencontres d’Arles, Espace Van Gogh, jusqu’au 19 septembre 2010.
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