Perquisition / Search of premises (2008) © Jeff Wall / Courtesy Marian Goodman
La lecture du « Monde » peut dans ses pages culturelles révéler de petites merveilles. C’était le cas l’autre semaine sous la plume de Michel Guerrin et Claire Guillot à propos de l’exposition du Canadien Jeff Wall à la galerie Marian Goodman. Un papier exemplaire sur l’approche d’un grand photographe actuel, un outil précieux dans la compréhension d’une œuvre, en pleine réinvention. A lire pour mieux appréhender ces huit photographies saisissantes qui replacent le photographe au coeur des problématiques du monde contemporain, alors que Jeff Wall commençait à nous lasser de ses natures urbaines grand format, éblouissantes de précision et de technicité, placées avantageusement dans des caissons lumineux à la manière des publicités d’Abribus, mais terriblement aseptisées. Le photographe, toute à son exigence, revient aujourd’hui à ses intentions premières : documenter d’un « nouveau réalisme » artistique le monde sous nos yeux, une Amérique en crise, en imposant une distance poétique qui distinguerait la photographie du photojournalisme. Et les sujets, désormais photographiés, en sont comme revitalisés, portés par une énergie neuve et proprement passionnante. Le déclin photographié de l’Empire américain par le plus minutieux des photographes.
« Jeff Wall », galerie Marian Goodman, jusqu’au 24 avril.
Le nouveau réalisme selon l’artiste Jeff Wall, par Michel Guerrin et Claire Guillot, Le Monde, 19 mars 2010.