James Thierrée dans « Raoul » © DR
Il arrive en courant sur la scène du Barbican Theater de Londres. Dans la salle, on parle anglais mais aussi français, allemand, sans doute par quelques travées, espagnol. Pour James Thierrée, une Europe se déplace, comme la possibilité d’un enchantement, un divertimento furieux, un esperanto de haute voltige. Déjà, il danse, se dédouble, mime et nous conte des histoires à dormir debout. Des songes d’enfants ébouriffés, les joues rouges à courir le poisson-chat, la méduse à voiles, à s’endormir, fourbus, sur le flanc d’un éléphant malin. Bric et broc, ménagère enfantine en tête de frelon, James Thierrée – faut-il rappeler encore son ascendance chaplinesque ? – est un poème, quelques vers « animal » du poète Eugène Savitzkaya, une traversée de l’Afrique, de l’Asie et retour, par grand vent de tempête, au cœur de son Europe, solidaire et sensible, solaire et amoureux. Au final, il rit encore, danse, et remercie. En français !
Raoul, écrit, mis en scène et joué par James Thierrée. En tournée, à La Rochelle (du 5 au 8 novembre), Clermont-Ferrand (du 30 novembre au 2 décembre) et Paris (Théâtre de la Ville, du 19 décembre au 5 janvier 2010).