Elle est au calme de sa maison de Ramatuelle. Du moins, c’est ce qu’elle disait il y a trois semaines au Journal du Dimanche dans le commentaire d’une photographie ancienne qui la voyait, jeune, audacieuse, à Saint-Tropez avec les disparus Jacques Chazot et Françoise Sagan. Désormais, loin du soleil, du bruit, des tapages et des fureurs des modes passées, elle se repose. Loin de tout ? Non, sa saison 2009 – 2010 fut à nouveau exceptionnelle : 60 ans de chansons, une collaboration avec Abd al Malik, un nouveau disque « Je me souviens de tout », riche des musiques de Gérard Jouannest et des mots d’Olivia Ruiz, Marie Nimier, Miossec, encore une tournée qui s’est arrêtée début juin au Théâtre des Champs Elysées à Paris. La Gréco, la plus émouvante, de moins en moins chantante, mais de plus en plus vivante par ce phrasé étonnant et ses gestes, en harmonie des piano et accordéon qui l’accompagnent. Un plaisir rare, comme en voie d’extinction, qui laisse les spectateurs en apesanteur. Elle reprend la route à l’automne, ne la ratez pas.
Juliette Gréco, Je me souviens de tout (Universal).