Mme Rama Yade et M. Bernard Kouchner © DR
On sort de cette semaine politique consterné. Micro-remaniement ministériel pour faire une place à Patrick Devedjian et organiser sa succession au secrétariat général de l’UMP. L’ancien militant d’extrême droite se voit attribuer un ministère de la relance, autant dire un placard face à la toute-puissance de l’Elysée et des inspecteurs des finances de Bercy – même si Nicolas Sarkozy a eu la gentillesse pour son ancien porte-gâchette d’installer son maroquin sous l’autorité directe du premier ministre. C’est à n’y pas croire comme dirait Marguerite Duras. Place Vendôme, carrefour parisien des joailliers de luxe, Rachida Dati, sarkozyste d’amour et d’eau fraîche, a perdu la partie : de la une de Point de vue (« Le mystère de l’alliance ») à celle ahurissante du Point (« L’extravagante Mme Dati »), les médias la conspuent.
Peut-être faudrait-il que Bernard Kouchner, ministre diaboliquement médiatique, se méfie et médite sa déchéance ? Sa manière peu commune de célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, en exécutant Rama Yade sur instruction de l’Elysée, « fortement agacé » par la sortie de la jeune sous-ministre, refusant la tête de la liste francilienne pour les élections européennes (qu’elle compare drôlement avec un mariage avec le prince Albert – quelle triste vision de l’Europe !) marquera. Le mot de la fin revient pour une fois à la très inspirée Martine Aubry : « Bernard Kouchner n’est plus Bernard Kouchner »…
Quelques semaines plus tard, tout ceci est déjà oublié, car on a vu bien pire.
D’un côté la conférence de presse de Martine Aubry. pas nécessairement sa faute; Juste le constat de la convalescence non achevée du PS.
De l’autre, Eric Besson doublement promu, à l’UMP et dans un « vrai » ministère dont les missions sont idéales pour donner a pleine mesure de ses talents de renégat.
Et la mise à l’écart de Nathalie K-Morizet, sans doute la seule véritable intelligence de ce gouvernement.