Marguerite Duras, 1955 © Lipnitzki—Roger Viollet / Getty Images
Visage de Marguerite Duras, détresse d’une femme d’amour qui espère, attend le retour de son mari, Robert Antelme, des camps de la mort. Passage halluciné de François Mitterrand, alias Morland, résistant tardif peut-être mais résistant français, qui retrouve Antelme et organise son retour en France, chez Marguerite, dans l’appartement de la rue Saint-Benoît qu’elle ne quittera pas jusqu’à sa mort, trouvant dans sa propre agonie l’énergie d’embrasser Francois Mitterrand « encore et toujours » alors qu’il la précède de quelques mois dans la mort. Entre eux, on croit puissantes « les forces de l’esprit ». Ils ne se quitteront pas.
Robert Antelme est rentré. Mais le combat continue, une lutte pour la vie, observée des intestins fragiles du survivant jusqu’à ce qu’il ait ce mot : « J’ai faim ! » La lumière s’éteint. Pendant 1h15, Dominique Blanc a donné ce texte inouï. Sa présence fiévreuse vont bien aux mots de Duras. L’ »atmopshère » mise en scène par Patrice Chéreau paraît à la traîne, grandiloquente comme si le metteur en scène qui retrouve pour l’occasion son beau théâtre de Nanterre, devait ajouter sa signature à ce récit qui n’a pas besoin de lui. Un peu d’humilité suffisait.
La douleur, ms Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang, avec Dominique Blanc. En tournée dans toute la France.