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Sur le tapis roulant de l’aéroport de Tel Aviv, des bagages attendent des heures durant leurs propriétaires. Dans l’indifférence générale. Ceux-là sont retenus au contrôle des passeports. Un visa syrien, jordanien, une indécision dans le déroulé de votre séjour, le nom de votre hôtel bafouillé, un passeport grec pour une famille anglaise et vous voici devant une succession d’agents de la police israëlienne de l’air et des frontières. Le nom de votre père ? Le nom de votre mère ? Son lieu de naissance ? Le nom de votre grand-père ? Votre lieu de naissance ? Votre profession ? Le nom de votre hôtel ? La raison de votre voyage ? Les lieux que vous visiterez ? Combien d’argent disposez-vous ? Le nom de vos contacts en Israël ? Pourquoi ce voyage en Israël ? Etes-vous politiquement engagé ? Qui est au courant de votre présence en Israël ? Etes-vous musulman ? Votre mère est musulmane ? Quel est le nom de votre grand-mère ? Où est née votre grand-mère ? Votre grand-mère est musulmane ? Quelle est votre religion ? Quels sont les derniers pays que vous avez visités ? Comptez-vous vous déplacer dans les territoires palestiniens ? Avez-vous des contacts avec les autorités palestiniennes ? Au bout du troisième interrogatoire, vous commencez à vous agacer de ces questions dont l’agent oublie les réponses à mesure que vous les prononcez. Le flot des questions continue et vous en êtes bientôt à votre quatrième fonctionnaire, tout juste sorti de l’adolescence. Même question et cette apothéose pour finir : Le Bénin ? Mais où se trouve ce pays ? Et la policière aux ongles french-manucurés de se faire aider de wikipédia pour convenir de l’existence de ce petit pays de l’Ouest africain…