La basilique du saint-Sépulcre, Jérusalem © Le Routard.com
C’est un immense capharnaüm de ruelles enchevêtrées les unes aux autres, où les marchands du temple jadis chassés par une colère christique se sont sédentarisés au point que leurs échoppes ont fait disparaître la lumière du jour. Des kippas, des kheffiehs, des oranges pour le jus, de l’encens, des cartes postales, des crucifix, des tableaux byzantins, des fraises Tagada, des chandeliers à sept branches, des montres, du parfum, des pains, des pâtisseries orientales, des culottes, des mains de Fatma… Ici, dans la vieille ville de Jérusalem, il n’est pas sûr que la prière et le recueillement soient des plus intenses. Non, le pèlerin vient voir, touche et peu importe que l’histoire que le guide lui raconte en mondovision soit des plus approximatives. La présence de la foule balaie les siècles d’incendies, de destructions, de batailles, les changements de chefs religieux ou les révisions historiques et géographiques. Le doute n’est pas permis : le prophète est passé par ici, il repassera par là. Tête baissée, pénétré d’histoire sainte, le pénitent se recueille en prenant des photos et touche la moindre roche en espérant du réconfort dans ses tracas domestiques. Loin du sang et de la haine qui tuent à quelques mètres à l’Est de Jérusalem, les tiroirs-caisses chantent dans toutes les langues les louanges de ces trois religions rassemblées sur ce divin rocher…
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