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Archive pour 21 juin 2008

Jerusalem la nuit vers le ciel

Samedi 21 juin 2008

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© DR

La nuit vient de tomber, la vie reprend ses droits. De nouveau, de la circulation, des enfants courent pour attraper un bus, les voitures filent sur le périphérique. La nuit flamboie des phares des voitures, de l’éclairage urbain et des enseignes de grands hôtels. Au 10e étage du Jérusalem Gold Hôtel, les bruits de la ville nous parviennent enfin – quel bonheur que ce tintamarre. A croire qu’il nous manquait. Fin de shabbat dans la ville sainte, fin de cette parenthèse hebdomadaire qui fait de Jérusalem une ville quasi morte. Magasins et cafés fermés, musique arrêtée, circulation réduite à quelques taxis. Le temps de samedi. Il régnait pourtant une ambiance joyeuse hier soir, vendredi au coucher du soleil, près du Mur des Lamentations. Femmes en noir, cheveux ramassés sous un voile, contraintes par des vêtements mal taillés, hommes en majesté dans leurs costumes traditionnels, enfants par grappe courant au pas de leur père. Tous convergent vers le mur millénaire. Une marée humaine, noire et blanche, danse, chante, psalmodie et communie dans une fièvre électrique. Quelques taches vertes accrochent le regard : des adolescents soldats en permission de service militaire. Autour de cet étrange manège où les hommes sont séparés des femmes, des touristes du monde entier remplissent le vieux mur de leurs vœux. Un amour américain perdu, une ambition professionnelle anglaise en suspens, un désir d’enfant allemand, un prompt rétablissement français, le monde entier porte une kipa, couvre ses épaules d’un châle et espère.

Saint-Sépulcre : Jerusalem’s Bazaar

Samedi 21 juin 2008

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La basilique du saint-Sépulcre, Jérusalem © Le Routard.com

C’est un immense capharnaüm de ruelles enchevêtrées les unes aux autres, où les marchands du temple jadis chassés par une colère christique se sont sédentarisés au point que leurs échoppes ont fait disparaître la lumière du jour. Des kippas, des kheffiehs, des oranges pour le jus, de l’encens, des cartes postales, des crucifix, des tableaux byzantins, des fraises Tagada, des chandeliers à sept branches, des montres, du parfum, des pains, des pâtisseries orientales, des culottes, des mains de Fatma… Ici, dans la vieille ville de Jérusalem, il n’est pas sûr que la prière et le recueillement soient des plus intenses. Non, le pèlerin vient voir, touche et peu importe que l’histoire que le guide lui raconte en mondovision soit des plus approximatives. La présence de la foule balaie les siècles d’incendies, de destructions, de batailles, les changements de chefs religieux ou les révisions historiques et géographiques. Le doute n’est pas permis : le prophète est passé par ici, il repassera par là. Tête baissée, pénétré d’histoire sainte, le pénitent se recueille en prenant des photos et touche la moindre roche en espérant du réconfort dans ses tracas domestiques. Loin du sang et de la haine qui tuent à quelques mètres à l’Est de Jérusalem, les tiroirs-caisses chantent dans toutes les langues les louanges de ces trois religions rassemblées sur ce divin rocher…

Shalom Israël : ma nuit au poste

Samedi 21 juin 2008

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© DR

Sur le tapis roulant de l’aéroport de Tel Aviv, des bagages attendent des heures durant leurs propriétaires. Dans l’indifférence générale. Ceux-là sont retenus au contrôle des passeports. Un visa syrien, jordanien, une indécision dans le déroulé de votre séjour, le nom de votre hôtel bafouillé, un passeport grec pour une famille anglaise et vous voici devant une succession d’agents de la police israëlienne de l’air et des frontières. Le nom de votre père ? Le nom de votre mère ? Son lieu de naissance ? Le nom de votre grand-père ? Votre lieu de naissance ? Votre profession ? Le nom de votre hôtel ? La raison de votre voyage ? Les lieux que vous visiterez ? Combien d’argent disposez-vous ? Le nom de vos contacts en Israël ? Pourquoi ce voyage en Israël ? Etes-vous politiquement engagé ? Qui est au courant de votre présence en Israël ? Etes-vous musulman ? Votre mère est musulmane ? Quel est le nom de votre grand-mère ? Où est née votre grand-mère ? Votre grand-mère est musulmane ? Quelle est votre religion ? Quels sont les derniers pays que vous avez visités ? Comptez-vous vous déplacer dans les territoires palestiniens ? Avez-vous des contacts avec les autorités palestiniennes ? Au bout du troisième interrogatoire, vous commencez à vous agacer de ces questions dont l’agent oublie les réponses à mesure que vous les prononcez. Le flot des questions continue et vous en êtes bientôt à votre quatrième fonctionnaire, tout juste sorti de l’adolescence. Même question et cette apothéose pour finir : Le Bénin ? Mais où se trouve ce pays ? Et la policière aux ongles french-manucurés de se faire aider de wikipédia pour convenir de l’existence de ce petit pays de l’Ouest africain…

Triomphe madrilène pour José Tomas

Samedi 21 juin 2008

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José Tomas à Madrid © Reuters

Je n’y étais pas, tout occupé à mes aventures toulousaines et les échos du triomphe de José Tomas dans les arènes de Madrid en ce début juin me sont venus tardivement. Deux toros, quatre oreilles et le public de Las Ventas conquis. Au lendemain, les journaux espagnols n’en pouvaient plus de dithyrambe et criaient au génie. Quelques images de mauvaise qualité circulent sur le net. La maestria de Tomas face aux toros crève, malgré tout, l’écran : élégance de la pose doublée de tristesse dans le regard, fermeté de la ligne, respect de l’animal. Le toro suit le moindre geste du torero, comme hypnotisé. José Tomas est grand.