José Tomas dans les arènes de Madrid © DR
Il a l’élégance d’un guépard viscontien. Il est comme le dernier des hommes. Sombre dans l’extrême maîtrise de soi et peut-être la mélancolie même. De lui, on a raconté les vertiges de la dépression, l’abandon des torils et le retour plus beau encore. La dernière semaine, à Madrid, à l’instant de l’estocade, le toro n’a pas voulu mourir sans une charge ultime, blessant José Tomas au cou. Malgré le sang et la douleur, il est resté dans l’arène pour achever le combat. Ensuite, l’infirmerie, l’anesthésie et la vie finalement hors de danger. Demain, il ne sera pas dans les arènes de Nimes, où la Féria de Pentecôte devait une fois nouvelle le consacrer, lui qui n’avait accepté que ce seul engagement en France. Une méchante fortune nous avait empêchés de nous procurer le sésame d’un moment certainement inoubliable de tauromachie. Nous le voyions déjà, le regard si triste, éperdu d’infini et de délicatesse face à la bravoure du toro, silhouette élancée découpée dans le sable d’or et de sang. Ce soir, souhaiter son prompt rétablissement et guetter le jour à venir de son retour.
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