Dommage que « Sa raison d’être », la fiction en deux épisodes de Renaud Bertrand (« La nourrice », « Clara Sheller ») n’ait pas davantage rencontré le public… Programmés en début de soirée, ils avaient à subir la concurrence de matchs de football. Malgré quelques longueurs, des personnages et des situations frisant parfois la caricature, difficile de ne pas saluer la production de ces deux films « chorale » portés par l’intelligence de son casting (Clémentine Célarié, Valérie Mairesse, Bérénice Benjo, Roger Dumas, Carlo Brandt, Valerie Donzelli).
Nous sommes en 1981, François Mitterrand apparaît sur les écrans et c’est une belle explosion de joie. Isabelle (Sophie Quinton) et son frère Nicolas (Michaël Cohen), dans leur vingtaine, se consument de désir pour le même garçon : Bruno (Nicolas Gob). La vie réserve des surprises : Jérémy naît, Isabelle disparaît dans un attentat. Et ces trois garçons-là (photo), avec leurs amis, parents et alliés vont se débattre dans le tourbillon de la vie en des temps rendus tragiques par le sida et le sang maudit des transfusions. 1981 – 2008 : on passe « de l’insouciance au chaos », de l’espoir des trithérapies au relapse, alors que le monde se fait de plus en plus incertain… Bien sûr, le scénario de Véronique Lecharpy et Pascal Fontanille ne tient pas la comparaison avec l’adaptation brillante et céleste d« Angels in America » de Tony Kushner par Mike Nichols pour la chaîne américaine HBO mais ces anges français se défendent pourtant bien. Le plus beau d’entre eux est, sans doute, Nadia (Nozha Khouadra), belle infirmière d’origine maghrébine, dont la vie se confond avec la lutte contre le sida et pour le respect des séropositifs et des malades. Un combat de tous les instants jusqu’à ce que la mort la sépare de ses amis les plus chers.
Sa raison d’être © France 2 / Gilles Schrempp
Sa raison d’être, un film de Renaud Bertrand, disponible en DVD (Optimale).
série bourrée de clichés à s’arracher les cheveux, et leurs cheveux, tiens, parlons en !