Loris Gréaud : bubble boy rêve

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Loris Gréaud © Palais de Tokyo / Collection Claude Berri.

On avait de nouveau lâché les chiots au Palais Tokyo ce dimanche. Sortis de leur poussette, arrachés pour les plus âgés à leur manga, ils couraient, leurs parents ravis, dans le temple de ciment de l’avenue Wilson. Accueillis par les odeurs de frites et de curry du restaurant attenant (« Tokyo Eat » sans mentir), nous venions en longue ribambelle de filles et garçons négligés chics du dimanche (casquette, écharpe de grosse laine oversize, pantalon velours côtelé, boots et chaussures vernis, jeans tombants sur de petits derrières adolescents, ipod pour tous dans les oreilles) nous prosterner devant le nouveau démiurge de l’art contemporain, Loris Gréaud.
La rumeur courait depuis quelques semaines, de Beaux Arts magazine en Inrockuptibles, touchant même le désormais people Nouvel Observateur, que Marc-Olivier Wahler avait confié les clés de son 4 000m2 à un artiste français de 29 ans, Loris Gréaud. Nous ne savions rien de lui, nous allions voir…
Et ce pari intrigant valait bien la visite de la « Cellar door », l’atelier utopique de Loris Gréaud. On s‘attendait à rencontrer un faiseur courant de succès mondains en curateurs affolés de Bâle à Miami. On découvre, dans la première partie de l’exposition, la « sphère » sensible, le monde en bulle d’un garçon d’aujourd’hui. Comme la dame de Bashung, Loris Gréaud rêve – d’apesanteur -, de guerre en balles de peintures, de forêts d’arbres morts, du désert du monde d’où naîtrait la création. De ce monde en chaos, il fait son obscurité et nous y accueille. Cette face sombre est la plus poétique, sans doute la meilleure de son projet sous l’influence de Lynch et Cronenberg. Sa part éclairée – le reste – nous laisse en revanche de marbre : piscine en proximité de paille, lampes sonores, néons clignotants et autres photographies nous passent sous les yeux sans retenir le regard.
On se dit, retrouvant la lumière du jour, que débarrassée de son inévitable jargon et de ses explications faussement arty placés tout au long du parcours sur des pupitres de musiciens, partitions mal éclairées, l’exposition gagnerait à un plus grand dénuement, assumant totalement la puissance imaginaire du créateur, mêlée à celle du compositeur Thomas Roussel qui fait frissonner d’un opéra électronique cette curieuse et parfois maladroite « usine rêvante »…

Loris Gréaud, Cellar door, Palais de Tokyo, exposition jusqu’au 27 avril 2008.

2 Réponses à “Loris Gréaud : bubble boy rêve”

  1. prenom dit :

    merci a vous pour cette iamge ! :)

  2. prenom dit :

    mzerci a vous pour la pic ;)

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