© La chute, Denis Darzacq.
On pénètre, intrigué, dans l’ancien temple des colonies d’outre-mer, entièrement restauré par les architectes Patrick Bouchain et Loïc Julienne. Accueilli par ce fameux bas relief d’Alfred Janniot, illustrant par la pierre l’apport des colonies à la prospérité française. Le Palais de la Porte Dorée, rare vestige de l’Exposition coloniale Internationale de 1931, est devenu, par les voeux tiers-mondistes de Président Jacques Chirac, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. Inaugurée en catimini au lendemain de la création du Ministère de l’Identité nationale, cette Cité est pourtant une belle réussite et, par ces temps de rupture et d’inventaire, l’une des plus belles initiatives culturelles de Jacques Chirac, épaulé par son fidèle Jacques Toubon.
Faut-il y voir aussi la fin d’une époque – celle d’un gaullisme décolonisateur, puis d’un mitterrandisme assimilateur, capable de défendre l’idée d’une immigration nécessaire pour le développement national ? A parcourir, passionné, les vitrines de chacune de ces histoires en passe de devenir françaises, on mesure à quel point la conscience d’un universalisme français s’est éteint, laissant la place à un repli de plus en plus palpable de la majorité des Français sur eux-mêmes. Quel pauvre mythe que celui d’une seule immigration « choisie » défendue par l’enfant d’immigré hongrois Nicolas Sarkozy !
Au-delà des archives (objets, journaux, photographies de Jean-Philippe Charbonnier ou de Janine Niepce), la remarquable exposition permanente « Repères » vaut aussi par la part belle qu’elle offre aux artistes contemporains (Kader Attia, Denis Darzacq, Barthélémy Toguo, Hamid Debarrah, Malte Martin). Sortant de cette Cité ouverte comme la plus belle des tours de Babel, un vieil monsieur asiatique se réjouit : « ah, c’était vraiment bien ! « .
Cité nationale de l’histoire de l’immigration : www.histoire-immigration.fr
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