© Fidélité
Danièle Dubroux a une petite sœur. Elle s’appelle Valeria Bruni-Tedeschi et son film « Actrices » est borderline. Bavard comme un film français, négligeant parfois dans sa mise en scène, Actrices vaut par les tribulations tragi-comiques d’une idéale famille de théâtre et de cinéma, rassemblée autour d’elle. Au scénario, la complice Noémie Lvovsky, devant la caméra Laurent Grévill, Marie Rivière, Pascal Rongard, Eric Elmosnino, sans oublier les très proches Marina Borini (ma maman) et Louis Garrel (mon chéri).
Marcelline peut alors revenir à Nanterre, là où la carrière de Valéria Bruni commença. Elle y joue Tourgueniev sous la férule d’un Mathieu Amalric hilarant (je veux des corps, pas de la psychologie !). Plus qu’un film sur les confusions d’une actrice entre réalité et comédie, Actrices est un film émouvant, arrosé de vodka, sur le passage du temps (Marie, Jésus, le curé, faites-moi un enfant et je renoncerai à la gloire et aux honneurs !), les fantômes (belle Valeria Golino) et le deuil – celui annoncé d’emblée de la mort du frère Virginio, celle du père suggéré par l’apparition de Maurice Garrel (tiens une autre famille).
Avec la même férocité qu’elle avait à filmer Carla – Chiara Mastroianni à la guitare et le cercueil du père immensément riche qui ne rentre pas dans son jet privé dans « Il est plus facile pour un chameau », Valeria Bruni-Tedeschi ne cache rien ici des hésitations et des failles qui pourraient la noyer : « vous n’avez qu’à dire que je suis folle ! ». Pourtant, dans une scène finale, époustouflante, Marcelline prend la fuite, court de Nanterre au Pont-Neuf et c’est Valéria qui nous révèle qu’elle est insubmersible !
Actrices, un film de Valeria Bruni-Tedeschi (en salles). Durée : 1h47.
Borderline, un film de Danièle Dubroux, 1990